Michel Ange

Publié le par Alexia Poullier

Sculpteur, peintre, architecte et poète italien (Caprese, près d'Arezzo, 1475-Rome 1564).
Premier artiste considéré de son vivant dans toute la dimension de son génie, Michel-Ange fut un maître du sublime à l'époque de la secondeRenaissance. L'exigence de perfection à laquelle il se soumit et la perception qu'il eut de l'opposition entre la détresse humaine et le monde divin confèrent à son œuvre une force éternelle.
Quittant le palais Médicis en 1492, Michel-Ange part pour Venise, séjourne à Bologne, où il s'imprègne de l'exemple d'un maître du début du quattrocento, Jacopo della Quercia, et arrive à Rome : de ce premier séjour romain datent sa plus célèbre Pietà, celle de la basilique Saint-Pierre(1498), qui offre la plus haute expression de la pureté, et, paradoxalement, un Bacchus ivre, qui est la plus païenne de ses figures.
Revenu à Florence en 1501, Michel-Ange reçoit la commande du David, statue colossale dont il fait le symbole de son idéal personnel de beauté virile. Désormais célèbre, il entreprend aussi une fresque, laBataille de Cascina, qui doit être le pendant de celle de Léonard de Vinci (Bataille d'Anghiari), dans la salle du Grand Conseil au Palazzo Vecchio ; de l'œuvre, qui ne sera jamais exécutée, on connaît des esquisses aux nus mouvementés.
En même temps, Michel-Ange compose de grands médaillons, soit sculptés (Madone Pitti), soit peints (Sainte Famille, dite Tondo Doni), dont les figures, s'enchaînant en un bloc puissant, relèvent de la sculpture.
En 1505, Michel-Ange se rend de nouveau à Rome, à la demande deJules II, qui compte lui confier les sculptures de son tombeau (les Esclaves) ; mais, le projet étant suspendu, le pape emploie l'artiste à la décoration du plafond de la chapelle Sixtine, au Vatican : œuvre titanesque, peuplée par plus de trois cents personnages, qui sera menée à bien en quatre ans (1508-1512), sans la contribution d'aucun aide.
L'ensemble met en scène l'histoire de l'humanité en s'appuyant sur les principaux épisodes de la Genèse, de la Création (la Création d'Adam) au Déluge. Les scènes surgissant au plat de la voûte comme des visions célestes, les figures de sibylles et de prophètes, annonçant la venue du Christ, et les étonnants ignudi (nus adolescents), qui semblent soutenir la voûte, représentent le plus parfait accomplissement du dessin linéaire des Florentins, amplifié par la monumentalité romaine.
À l'invitation du pape Paul III Farnèse, Michel-Ange reviendra sur le chantier de la Sixtine, afin de réaliser l'immense fresque du Jugement dernier (1536-1541), qui décore le mur du fond de la chapelle. Il y peint la haute figure d'un Christ justicier dominant un espace visionnaire où tourbillonnent les âmes des damnés. Oubliant le style classique, il anticipe l'ample pulsation du baroque, tout en livrant le message d'angoisse que suscite l'idée du Jugement dernier.
Les fresques de la chapelle Sixtine font de Michel-Ange l'apôtre dumaniérisme, regroupant des peintres qui préfèrent les lignes courbes aux lignes droites et qui privilégient les scènes propres à l'expression d'une tension dramatique.

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